J'avais acheté le 1er disque du Rosetta Trio de Stephan Crump, en soldes et par hasard, il y a pas mal d'années. Je mentirai en disant que j'avais alors été bouleversé à l’écoute du disque. Les choses ont bien changé. Le son de la
contrebasse de Crump a véritablement commencé son travail de sape au sein du
trio du pianiste Vijay Iyer, lors d’un concert à Pôle Sud il n’y pas si
longtemps, et en l’écoutant beaucoup sur les derniers disques de cet impressionnant
trio. Sur Historicity d’abord, avec
la reprise “hype“ du tube de la chanteuse M.I.A “Galang“ et surtout cette
version de “Somewhere“, tiré du West Side Story de Leonard Bernstein / Stephen
Sondheim, dont personnellement je ne me lasse pas. Dans ce morceau comme dans la
reprise du Human Nature de Michael Jackson (Accelerando),
le travail de Stephan Crump est essentiel. Leur version du tube de Bambi
enregistré dans les studios de KPLU est révélatrice de son sens de la mélodie.
Qu’il
se produise avec quelques musiciens de la scène jazz new yorkaise (Steve
Lehman, Mary Halvorson) ou dans un contexte plus pop, comme avec sa femme, la
chanteuse Jen Chapin (pas mal son disque de reprises de Stevie Wonder !),
Stephan Crump ne s’éloigne jamais du chant. Avec le Rosetta Trio, il touche au
plus juste et relie parfaitement un certain avant-gardisme à la grande
tradition folk américaine. En enquêtant sur les deux guitaristes qui l’entourent
dans le Rosetta Trio, Libery Ellman et Jamie Fox, j’ai d’ailleurs appris que ce
dernier fut le directeur musical de Joan Baez au début des années 90. Heureux
hasard.
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